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Histoire 

Thème 3. La Troisième République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial         

Chapitre 3 : Métropole et colonies (1870-1914)        

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Fiche d'objectifs

Colonisation, décolonisation, le cas de la France 

Documentaire de Marc Walter

Chanson de Félix Mayol en 1913

Parmi les Sénégalais
Qu'on fit venir pour la revue
L'jour du Quatorze Juillet
Se trouvait la chose est connue
Un grand gaillard à la peau noire
Aux dents comme l'ivoire [...]

Y s'app'lait Bou-dou-ba-da-bouh
Y jouait d'la flûte en acajou
Je n'exagèr' pas
C'était l'plus beau gars
De tout' la Nouba [...]

En se promenant un matin

Au coin d'la ru' du Quatr' SeptembreIl connut un p'tit trottin

Aux cheveux dorés comme l'ambreIls s'aimèrent toute une semaine

Mais l'Turco.. pas d'veine

R'partit sur la terre africaine

Ce fut déchirant [...]

Et la bonne enfant

Disait en pleurant 

Les zoos humains

Des vidéos à regarder
« Qui a dessiné les frontières de l'Afrique ? », Le Monde, 16 juillet 2020

Cette vidéo s'appuie sur des cartes pour analyser le poids de la conférence de Berlin de 1885 dans le tracé des frontières africaines.
→ Voir la vidéo

Point de passage et d’ouverture 1 :
1898 Fachoda, le choc des impérialismes

1898 Fachoda, le choc des impérialismes

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"Le Petit chaperon rouge"

Supplément illustré du Petit Journal 20 novembre 1898 (BNF, Paris)

"Mère-grand, Comme vous avez de grandes dents ! C'est pour mieux manger ta galette mon enfant !"

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Bilan

1. Fachoda, un poste militaire perdu au Soudan

Fachoda est un poste militaire abandonné par l'armée égyptienne, situé en plein désert au sud du Soudan. Le lieu offre donc peu d'intérêt en lui-même. Mais en 1898, le Soudan fait partie des quelques territoires encore indépen­dants car l'Afrique est presque entièrement colonisée par les Européens.

 

2. Français et Britanniques face à face

Depuis le Congo, la France lance l'expédition Marchand vers le Haut Nil afin d'empêcher la Grande-Bretagne de contrôler l'ensemble du bassin du fleuve, et donc toute l'Afrique de l'Est. A contrario, la France souhaite contrôler une large bande depuis l'Afrique de l'Ouest jusqu'à Djibouti au bord de la mer Rouge.

Arrivée à Fachoda en juillet 1898, l'expédition Marchand vainc rapide­ment les indigènes mais doit faire face, en septembre, à un détachement de plusieurs milliers de soldats dirigés par le britannique Kitchener.

 

3. Une défaite vécue comme une nouvelle humiliation

Devant l'intransigeance de la Grande-Bretagne, le ministre des Affaires étrangères Delcassé recule et ordonne à Marchand de se retirer. La crise se règle de manière pacifique mais l'opinion publique des deux pays est gagnée par un nationalisme exacerbé retranscrit dans la presse.

La France en ressort humiliée. Cette crise va paradoxalement opérer un rapprochement entre les deux ennemis séculaires qui débouche en 1904 sur l'Entente Cordiale.

Point de passage et d’ouverture 2 :

Saigon, ville coloniale

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Indochine coloniale

1. Une ville créée par les Français

Ce gros bourg de 6 000 habitants est conquis par les Français en 1859. Il englobe trois entités: Saïgon, Cholon la ville chinoise et Cap Saint-Jacques au bord de la mer .

La métropole souhaite faire de ce site un carrefour des différentes lignes commerciales maritimes qui parcourent la région, comme les Britanniques l'ont fait à Singapour. Elle aménage un port et un chemin de fer pour achemi­ner les marchandises depuis le delta du Mékong.

La ville compte peu d'Européens (4 000 en 1900), bien qu'ils s'y concentrent à l'échelle de l'Indochine. Au départ, dans un contexte de conquête, elle accueille des hommes seuls puis, avec le temps de l'exploitation à partir des années 1890, des familles. Ces colons proviennent souvent de ré­gions françaises appauvries : on compte beaucoup de Corses, de Bretons qui ont cherché en tant que minorité à recréer une existence très française. 

 

2. La « perle de l'Extrême-Orient »

➔ La ville éblouit les visiteurs, marchands et autres voyageurs, par sa dou­ceur de vivre, très raffinée comparativement aux villes de la région telles que Singapour ou Bangkok. Les colons veulent aussi, par leurs aménagements, matérialiser leur supériorité sur les Viêt. On recrée une ville française grâce à la toponymie, les bâtiments {une poste, une cathédrale, un opéra ... ), les ave­nues larges et bordées d'arbres.

➔ Pour satisfaire une sociabilité à l'européenne et rompre l'ennui, la ville compte de nombreux cercles sportifs où l'on pratique l'escrime, le tennis, la natation, des sports réservés à une élite. D'autres se divertissent à la belote ou la pétanque dans les nombreux cafés de la rue Catinat. Le théâtre permet aussi d'occuper ses soirées.

La ville coloniale est réservée globalement aux colons, les Viêt vivent en périphérie, notamment à Cholon.

Point de passage et d’ouverture 3 :

Le Code de l'indigénat

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Le Code de l'indigénat

Définition : régime administratif et juridique spécifique appliqué par les représentants de la métropole aux populations non européennes (indigènes) d’une colonie.

 

Contexte : instauré en Algérie dès 1881, le régime de l’indigénat est ensuite élargi à l’ensemble de l’empire, sauf en Tunisie et au Maroc, après 1887. Outil du maintien de l’ordre, il impose un ensemble de mesures contraignantes pour les indigènes

1. Un empilement de dispositions très disparates

➔ Le Code de l'indigénat naît en Algérie en 1881. Il est effectif dans tout l'empire à partir de 1889 et jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il énumère les différentes peines et/ou amendes que les fonctionnaires peuvent infliger aux « indigènes » en cas de violation de leurs obligations.

Ce n'est pas à proprement parler un code tel qu'il en existe en droit : il ne compile pas des textes juridiques appliqués équitablement dans le respect du droit et de la Constitution. C'est plutôt un empilement de dispositions juri­diques répressives prises dans chaque colonie et officialisées ensuite par la République.

 

2. Des lois qui instituent une inégalité de fait

Ce Code introduit une inégalité fondamentale car il ne concerne que les colonisés et jamais les colons : ceux-ci ont par exemple le droit de circuler li­brement sans passeport ou permis de voyage.

Les indigènes sont ainsi soumis à un impôt particulier, à des réquisitions. Ils sont étroitement contrôlés dans leurs déplacements et leur vie sociale. Ce Code encadre également la gestion des indigènes par les colons : certains pou­vaient se montrer extrêmement violents en dehors de tout contrôle.

 

3. Des dispositions extra-judiciaires

Cette répression est exercée non pas par des juges mais par des fonction­naires qui appliquent des peines sans procès. L'objectif est de convertir les peines en amendes ou en travail forcé dissimulé. En 1906-1907, en Algérie, 65 % des peines ont ainsi été converties en journée de travail.

Les châtiments corporels en public sont également utilisés très fréquem­ment et les accusés sont enchaînés ou fouettés comme pouvaient l'être les es­claves. Ce Code visait donc à imposer l'ordre colonial, c'est-à-dire la défense des intérêts économiques et de la domination sociale des colons.

Bilan
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